
Un nouveau visage pour apaiser la crise régionale
Dans un tournant diplomatique majeur, l’Union Africaine (UA) a officiellement proposé samedi 5 avril le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé comme nouveau médiateur dans le conflit opposant la République Démocratique du Congo (RDC) au Rwanda. Cette décision stratégique a été prise lors d’une réunion virtuelle du bureau de la présidence de l’UA, présidée par João Lourenço, actuel président en exercice de l’organisation panafricaine.
Pourquoi ce changement de médiateur ?
Cette nomination intervient après la volonté exprimée par le président angolais João Lourenço de se retirer de ce rôle, afin de mieux se consacrer aux priorités générales de l’UA. Une passation de témoin qui s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes dans l’Est de la RDC, où les affrontements entre groupes armés et forces régionales continuent de menacer la stabilité de toute la région.
« La situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC reste extrêmement préoccupante », ont souligné les participants à la réunion, selon des sources proches du dossier.
Qui est Faure Gnassingbé, le nouveau médiateur pressenti ?
À la tête du Togo depuis 2005, Faure Gnassingbé n’est pas un novice en matière de médiation régionale. Son pays joue traditionnellement un rôle d’équilibre en Afrique de l’Ouest, et le président togolais a déjà montré ses capacités de conciliation dans plusieurs crises sous-régionales.
Sa nomination doit encore être formellement validée par l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’UA, selon la procédure du silence prévue par les textes de l’organisation. Une formalité qui devrait être rapidement accomplie, tant le besoin d’une médiation forte se fait sentir.
Une crise qui nécessite une action urgente
Les discussions lors de la réunion ont particulièrement mis l’accent sur :
- La dégradation continue de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC
- L’urgence humanitaire croissante dans la région
- La nécessité d’une désescalade durable entre la RDC et le Rwanda
Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, présent lors des échanges en visioconférence, a apporté son soutien à cette nouvelle orientation diplomatique.
Quels défis attendent le nouveau médiateur ?
Faure Gnassingbé devra composer avec :
- Une méfiance historique entre Kinshasa et Kigali
- Des multiples groupes armés actifs dans la région
- Des intérêts économiques et géopolitiques complexes
- Une population locale épuisée par des décennies de conflits
Analyste politique africain : « La tâche sera ardue, mais le président togolais dispose d’une crédibilité certaine et pourrait apporter un nouveau souffle aux négociations. »
Et maintenant ?
Tous les regards sont désormais tournés vers :
- La confirmation officielle de cette nomination
- Les premières initiatives du médiateur désigné
- La réaction des parties prenantes (RDC, Rwanda, mais aussi les pays voisins et la communauté internationale)
Une chose est sûre : la crise dans la région des Grands Lacs reste l’un des dossiers les plus épineux du continent, et sa résolution nécessitera persévérance, impartialité et fermeté.