
Un départ en fanfare, une exploitation en panne
Le projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA), présenté comme le joyau énergétique de l’Afrique de l’Ouest, vit des heures sombres. Après une mise en exploitation triomphale annoncée en janvier 2025, le gisement gazier transfrontalier mauritano-sénégalais est à l’arrêt depuis février suite à une fuite inattendue. Un coup dur pour deux nations qui misaient sur cet or bleu pour transformer leur économie.
L’incident qui change la donne
Le 19 février 2025, alors que les premières exportations devaient commencer, BP révèle un problème majeur :
- Fuites de gaz sous-marines sur le puits A02
- Bulles à faible débit détectées lors des contrôles de routine
- Réparations en cours depuis deux mois sans reprise d’activité
« Un incident prévisible mais pas si tôt », reconnaît un ingénieur du projet sous couvert d’anonymat.
Des doutes qui s’installent, des espoirs qui s’envolent
Le spectre des mauvais accords
Des experts indépendants tirent la sonnette d’alarme :
- Chaque incident grève les futurs profits des États
- Accords initiaux déséquilibrés selon plusieurs analystes
- Retombées réelles reportées à long terme
Un ancien ministre mauritanien de l’Économie confie :
« Il ne faut pas s’attendre à un impact socio-économique avant 10 ans. »
La colère des populations
- Ressources minières exploitées depuis des décennies sans bénéfices visibles
- Scepticisme grandissant face aux promesses du gaz
- Craintes environnementales malgré les assurances de BP
BP tente de calmer le jeu
Dans un communiqué officiel, l’opérateur britannique minimise :
- Impact environnemental « négligeable »
- Aucun risque pour les employés
- Réparations en cours
Pourtant, les questions persistent :
- Pourquoi un incident si précoce ?
- Quel impact réel sur les calendriers de production ?
- Quelles garanties pour les populations côtières ?
LEGS-Africa, think tank sénégalais, exige :
« Une transparence totale sur les causes et conséquences de cette fuite. »
Un projet vital aux enjeux colossaux
Les promesses de GTA
- 2,5 millions de tonnes de GNL/an à pleine capacité
- Ressource partagée entre Sénégal et Mauritanie
- Potentiel transformateur pour les deux économies
Les défis à relever
✅ Sécuriser les infrastructures
✅ Renégocier les termes désavantageux
✅ Impliquer les populations locales
✅ Garantir la transparence environnementale
Et maintenant ?
Alors que les réparations se poursuivent, plusieurs scénarios se dessinent :
- Reprise rapide avec pertes limitées (optimiste)
- Retards prolongés impactant les finances publiques (réaliste)
- Remise en cause du modèle d’exploitation (pessimiste)
Une certitude : Le rêve gazier ouest-africain vient de prendre un sérieux coup dans l’aile. La balle est désormais dans le camp des gouvernements pour :
- Exiger des comptes auprès des opérateurs
- Protéger les intérêts nationaux
- Préparer un avenir énergétique plus équitable